| (#) Sujet: (flashback) happiness therapy + archy Mer 1 Avr - 16:36 | |
| Danaë avait dix ans et venait d'arriver au wicked.
Je n'aimais pas ce nouvel endroit, moi. Il n'y avait rien d'amusant, seulement des dizaines d'âmes perdues. Comme moi, d'autres enfants étaient coincés dans ce maudit centre mais visiblement, j'étais la seule à crier tout haut que je voulais partir. Fuir loin, car déjà à dix ans j'étais pour l'anarchie et je refusais d'être encadrée par des inconnus. J'avais pris mon indépendance beaucoup trop tôt mais je n'y étais pour rien, au final. Moi, je rêvais de revoir mon père qui travaillait au WICKED, à quelques épaisseurs de murs de moi seulement et pourtant, nous avions la formelle interdiction de nous revoir. Mais d'ailleurs, qui étaient-ils pour m'interdire de revoir mon géniteur ? Qui étaient-ils pour prédire mon avenir ? Qui étaient-ils pour me donner des ordres ? Et qui étais-je pour m'exécuter à eux ? J'ignorais tellement de ma présence au centre... La mélancolie s'imprégnait de mon esprit jour après jour, balayant mes souvenirs les plus beaux comme une vulgaire poussière. J'avais l'impression de m’ensevelir un peu plus à chaque journée vécue, regrettant continuellement ma mère. La vie avait été machiavélique avec moi, le sort s'acharnait sur moi, m'offrant toute la malchance du monde entier.
Aujourd'hui, cela faisait un an que maman avait été atteinte de la mort rayonnante et cela faisait un an également que j'étais morte aussi. Éteinte, froide et distante. Dépourvue de joie et de bonheur, je n'avais pas été heureuse depuis très longtemps. Comme toujours, la solitude m'avait gagnée et je m'étais renfermée sur moi-même, m'isolant des autres enfants. En pleine après-midi, je partis en direction du dortoir, à l'allure d'une tortue, le pas lourd. Je finissais par arriver à mon lit et sans y réfléchir plus d'une seconde, je m'asseyais dessus, tout au fond contre le mur, les genoux repliés et la tête enfouie dedans. Je n'avais encore jamais pleuré pour la mort de maman, mais aujourd'hui, toute la tristesse qui s'était cachée en moi ressortait et je me laissais aller, éjectant toute l'eau de mon corps à travers les larmes salées qui glissaient en cascade le long de mes joues. |
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