Messages : 515 Avatar : Toby Regbo Pseudo : Summer Child (Coralie) Copyright : Ti (ava) Ziggy Stardust (signa)Occupation : Maton des cartographes, vous savez, les types qui sont derrière et qui décodent le charabia des coureurs. Inventaire : Un vieux carnet à la couverture de cuir, rempli de notes, gribouillis et portraits des Blocards. Un crayon solide et tout-terrain, qui porte les marques des doigts de son possesseur.
(#) Sujet: [flashback]The first time we met... [Percy] Lun 30 Mar - 16:37
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Je m’ennuyais. J’étais un gamin de treize ans enfermé dans une salle de classe, avec une trentaine d’autres comparses qui avaient la même malchance que moi. La solitude de notre enseignant, s’époumonant devant nous, nous laissait de marbre, nous autres petits êtres entrant peu à peu dans la période ingrate qu’est l’adolescence. J’étudiai méticuleusement le plafond, d’une blancheur immaculée, comme toutes les pièces ou presque de ces locaux, reposai mon attention sur le tableau où s’étalaient des figures géométriques complexes et des notes mathématiques incompréhensibles. Peuh. Les mathématiques et moi, c’était une équation insolvable. Je me disais souvent que nos salles devraient avoir des fenêtres sur l’extérieur, pour qu’on puisse regarder autre chose que le blanc inhospitalier et impersonnel de ces lieux. Quelque chose à dessiner, autre que les visages maintes et maintes fois connus de mes camarades, qui d’ailleurs se demandaient toujours pourquoi je les regardais. Pas parce que t’es beau mec, juste parce que je m’ennuie et que dessiner ta face de cake m’occupe pendant un moment. Je passai ma main dans mes cheveux pour attraper une mèche bouclée avec laquelle je jouais, lançant un regard circulaire dans la classe pour observer mes compagnons d’infortune. Beaucoup avaient les yeux vides d'une tortue sortant de sa carapace après le réveil, et je supposai que ceux-là avaient subi une journée d’entraînement physique intensif la veille. Je les plaignais : je connaissais cet état proche de la lobotomie, quand les saletés qui nous servaient de coachs nous poussaient à bout de nos forces. Encéphalogramme plat chez eux, hors de question d’en attendre quoique ce soit. Surtout quand l’enseignement qu’on recevait était pour la plupart d’entre nous hors de portée. Je faisais partie de ces pauvres hères incapables d’accrocher à un mot de ce que disais notre professeur. Il avait l’air étonnement gentil pourtant, comme s’il n’avait pas non plus envie d’être là et comme s’il nous plaignait.
Mais moi, je n’étais pas gentil. Je ne l’étais plus. Plus depuis que j’avais failli rester sur le carreau, plus depuis que j’avais appris à exister. Et exister, pour moi, c’était me faire remarquer. Alors, je pris un air intéressé, et je fis même l’effort de recopier le charabia qu’il y avait sur le tableau. Comme cette fille, là, la blonde aux cheveux longs et à la tête d’intello. Elle n’était pas là depuis très longtemps, je n’avais pas encore eu l’occasion de croquer ses traits sérieux. Trop sérieux. Je me fis rapidement une opinion sur elle, et pas très bonne. Le genre de personne qui se croit au-dessus de tout le monde et qui suit avec attention tout ce qu’on lui dit. Quelques années plus tôt, elle ne m’aurait pas dérangé, cette fille, mais… je n’étais plus tout à fait le même. Voir des personnes qui obéissaient sagement à ces hommes et ces femmes était devenu quelque chose qui me faisait vomir. Peut-être que je me faisais des idées sur cette pauvre gamine, peut-être que me focaliser sur elle était mauvais et me faisait monter le bourrichon, mais quelque chose au fond de moi me hurlait qu’elle était étrange. Pas comme nous autres. Qu’il fallait que je m’en méfie et qu’elle était dangereuse.
Je pouvais déterminer tout ça rien qu’en la regardant quelques minutes. Elle réveillait quelque chose que je n’aimais tout simplement pas du tout. Un mélange de méfiance, de dégoût et de jalousie, qui venait répandre un goût de bile acide dans le fond de ma gorge. D’admiration, peut-être, en tout cas quelque chose de bizarre qui menaçait de m’exploser en pleine figure, et que je n’arrivais pas à déterminer.
J’arrachai mon regard d’elle pour le poser avec fermeté sur le pauvre homme qui nous servait de prof de mathématiques. Parce que j’étais une tête-brûlée doublée d’une sacrée tête-à-claques, je ne levais même pas la main pour demander, feignant l’intérêt et mon intelligence sur le sujet :
« Mais monsieur, si l’entropie des trous noirs relève de la théorie des cordes, ce n’est pas vrai n’est-ce pas ? Puisque la théorie des cordes n’est pas encore vérifiée… »
Je n’avais aucune science des mots que je venais d’employer : je les avais juste mis ensemble avec un tout à peu près connaisseur, et avais mis sur mon visage le masque du bon élève, en dissimulant l’étincelle machiavélique de mon regard.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mer 1 Avr - 19:26
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Tu faisais courir ton regard autour de toi. Treize ans, la petite Heather. Déjà un peu plus grande que les autres. Mais toujours pas extravertie. Calme. Silencieuse. Tu écoutes, tu obéis, parce que tu ne sais pas quoi faire d'autre. C'était vrai, quoi faire d'autre ? Entre tous ces murs, rien de plus pour s'occuper que les cours. Mathématiques. Technologie. Logique. Logique. Voilà ce qui était le plus amusant. faire face à toutes ces énigmes qui ne résistaient pas longtemps à tes yeux de lynx noisette. C'était les seuls moments où tu n'avais pas l'impression d'être perdue, autre part qu'à ta place. 4 ans que tu sautillais dans les couloirs du WCKD, sans vraiment savoir ce que tu faisais là. Pourquoi on t'apprenait toutes ces choses. Pourquoi tu n'avais pas le droit de sortir, de poser des questions. De vivre normalement. Même si tu ne savais plus trop ce que c'était, vivre normalement. Mais tu vivais. C'était déjà ça.
Mais aujourd'hui, tu n'arrivais pas à écouter correctement. Tu te contentais de regarder autour de toi, d'observer, comme d'habitude. Tes camarades, ton professeur, le tableau, le plafond. Tout blanc. Trop blanc. Ça te donne mal au crâne, tout ce blanc. Tu t'efforce de regarder autre part, mais la couleur est partout. Sur vos vêtements, sur vos bureaux, sur les murs. Même le tableau l'est. Ça t'étourdit. Tu n'en veut plus de ce blanc, tu veux le vert, le jaune, le bleu, le soleil, l'herbe, le ciel. Tu pinces les lèvres quand tu reporte ton attention sur ton professeur, qui te regardes d'un air de dire Heather, concentres-toi. Tu l'as habitué à un comportement plus attentif. Tu n'es pas si distraite. Sauf aujourd'hui. Tu ne sais pas ce que tu as. Mais tu t'efforces d'écouter, te penchant sur ton cahier, cachant le reste de la pièce avec tes mèches blonde. Tu écoutes. Tu prends note. Tu te tais. Tu gommes quand tu te trompes, souffle sur ta feuille pour retirer les petits copeaux de gommes qui s'y sont attardés. Tu commençais à tout oublier, ne prêtant seulement attention aux mots qui sortaient de la bouche de ton professeur. Quand il fut interrompu. Tu l'avais déjà vu. Tu l'entends souvent. Il aime bien qu'on le remarque, lui. Il cache quelque chose. Tu lèves la tête vers lui, écoutes sa remarque. Tu souris. « En fait, si. Il y a vingt ans de ça, il me semble. Un norvégien a réussi à prouver la théorie des cordes. Mais bon, t'étais pas né, donc t'es pardonné. »
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Lun 13 Avr - 20:31
The first time we met...
Perwy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Le regard du professeur s'attarda sur moi alors que le flot de ses paroles s'interrompit. Comme quelqu'un qu'on réveille d'un long songe, il chercha ses mots alors que la classe se fit silencieuse. Un match de tennis se mit en place, entre le professeur et l'élève rebelle que j'étais alors.
Mais quelqu'un s'invita à notre petite partie. Une personne que je n'avais pas soupçonnée, et que je détestai d'autant plus de venir interrompre mon jeu. Je venais de lancer une balle à pleine vitesse, m'attendant à ce que mon adversaire ne la rattrape pas, et la voici en plein milieu du terrain, comme un chien dans un jeu de quilles. Je n'aimai pas son sourire, et la dévisageai sans m'en cacher, avec l'air de celui à qui on pique son dernier jouet. Un beau sourire laissant voir ses dents blanches, un air satisfait dessinant ses traits, la jeune fille avait parfaitement conscience de m'avoir privé d'un petit plaisir. Le professeur réajusta ses lunettes, et confirma la remarque de la petite blonde. J'eus l'envie de lui arracher les cheveux un par un et de l'étrangler avec, furieux. Certes, je n'avais pas à prétendre savoir ce que je ne savais pas, mais... c'était mon jeu ! De quel droit elle venait m'en priver ? Je mordis l'intérieur de mes joues, m'arrachant à la contemplation malsaine de cette fille. Je ne l'aimais pas. Vraiment pas. Et ça, ça m'arrivais rarement : c'était plutôt l'inverse qui se passait généralement.
J'attendis quelques minutes, faisant semblant de prendre des notes, alors que la classe était retombée dans sa léthargie habituelle. Puis, avec un air innocent, je levai la main.« Monsieur, est-ce que je peux m'asseoir à côté d'elle ? Elle pourra mieux m'expliquer ce que je ne comprends pas. » Ne voyant pas la menace, le professeur m'accorda cette faveur, et je traversais la classe pour prendre place à côté de la petite blonde. Un coup d'oeil à ses affaires en m'installant m'appris son nom : Heather.
Eh bien Heather, que les hostilités commencent. Je lui envoyai mon plus beau sourire, me préparant à un nouveau jeu tout aussi amusant.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mer 15 Avr - 23:30
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Il te regarde comme s'il regardait sa mère qui venait de lui interdire d'aller jouer. Jouer, c'était absolument ce qu'il semblait vouloir. Tous les jours tu entendais sa voix s'élever, couper les mots de votre professeur, ravi de pouvoir étaler son savoir devant tout le monde. Tu ne le supportais pas, ça, tu le savais depuis longtemps. Mais à l'instant même où il posa ses iris bleue sur toi, tu sus que jamais tu n'arriverais à te faire à sa présence. Tu détend un peu ton sourire, sans pour autant le faire disparaître. Tu ne peux pas t'empêcher de le laisser encore un peu sur tes lèvres, c'est plus fort que toi, beaucoup plus fort. Tu l'a coupé, tu l'a contredis, tu l'a abattu. Tu vois qu'il se sent minable, son visage transpire la honte et l'indignation. Il n'aime pas ça, qu'on remette ses dires en cause, oh que non. Lui, ce qu'il aime, c'est qu'on l'écoute, qu'on l'approuve, et qu'on se taise. Mais tu ne t'étais pas tue, sans savoir qu'il n'aimerait pas ça. Et maintenant, vos yeux s'affrontaient, et vous ne bougiez pas, attendant de savoir, lequel des deux, ferait cesser le combat de vos pupilles le premier. Tu ne jouais pas, d'habitude. Mais elle était irrésistible, cette envie de te dresser devant lui et d'attendre sa réponse. Il n'a rien dit. N'a rien fait d'autre que de se concentrer sur ses notes. Tu laisses échapper un léger rire, inaudible, insensible. Quelques minutes passent, le professeur reprend la parole, et plus personne ne parle. Puis la main du garçon s'élève et l'adulte se tait de nouveau, visiblement énervé de la situation. Il semble ne pas être tout à fait d'accord avec la requête du blond, alors tu interviens. « Ça ne peut lui faire que du bien, monsieur. » Quoi, il voulait jouer encore un peu ? Très bien. L'homme à lunettes finit par accepter, et tu commences à rassembler tes affaires près de toi, si habituée à avoir une table vide à côté de toi pour pouvoir t'étaler. Tu le regardes s'asseoir à tes côtés, tourner son visage pour faire face au tien. Tu lui rends ton sourire, et vos deux grimaces empestent l'hypocrisie. « Qu'est-ce que tu veux, boucles d'or ? »
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Jeu 16 Avr - 13:58
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Avec un sourire aussi faux que le mien, elle m'invita à prendre place près d'elle, rangeant ses affaires sur la moitié de la table. J'installai les miennes en silence, sentant le regard de nos camarades sur ma nuque. Le film était lancé, nos pieds sur une scène invisible, et nos spectateurs déjà subjugués. C'était à nous de leur donner le spectacle qu'ils voulaient, pour les distraire. Elle me souffla ce surnom que je détestais, et je faillis perdre mon sang-froid, laisser le masque d'impassibilité s'effriter. Mais je me repris à temps. Elle n'aurait pas la chance ni le plaisir de gagner la seconde manche. J'eus un sourire en coin, que je masquai rapidement. Que le jeu commence, chère amie.
J'entassai mes feuilles, avant de faire semblant de rechercher quelque chose dans mes notes, retournant mon tas dans un insupportable bruit de papier. Pour souvent maudire ceux qui faisait ça, je savais que ce simple bruit, à la longue, pouvait rendre fou. Je pestai à mi-voix, exagérément, avant de me pencher vers ma voisine, si près que ses longues mèches blondes me chatouillèrent le visage. « Tu permets ? » lui demandai-je un sourire arrogant plaqué sur mes lèvres. Mais avant qu'elle ne puisse me répondre, je me permis tout seul et attrapai ses notes, puis fourrai mon nez dedans. Littéralement. Je mélangeai les feuilles, exprès, répétant le bruit si doux du papier se frottant contre du papier. Je cherchais, du moins je fis semblant, avant de m'écrier un « Aaah ! » satisfait audible dans toute la classe. Je recopiai une formule stupide que je ne comprenais qu'à moitié, et remis les feuilles de ma camarade avec un soin qui laissait à désirer. « Y'a pas à dire, tu prends vraiment bien les cours. ». Voilà. Phase 1 : désordonner ce que la très ordonnée Heather faisait de ses cours si bien tenus.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Ven 17 Avr - 16:48
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Tu ne pouvais pas t'empêcher de le regarder s'installer, lentement, comme s'il n'avait que ça à faire. Peut-être n'avait-il que ça à faire, après tout. Peut-être se croyait-il au-dessus de tout ce qui se passait ici, et que le fait que ses affaires soient bien organisées sur sa table d'écolier était primordial - bien que tu n'arrivais pas à te rappeler l'avoir déjà vu passer tant de temps à trié tout son matériel. Juste un jeu, comme tu l'avais deviné. Tester ton degré de calme et de tolérance. Savoir quand est-ce que tu ne le supporterais plus. Tu pinces les lèvres, prends une grande inspiration, te concentres de nouveau sur ton cours. Même si ta première petite victoire te laissait encore légèrement subjuguée. Tu n'aurais jamais cru pouvoir te prendre à un jeu aussi futile que puéril. Mais si, apparemment. Le petit instant où il avait fait tomber son masque t'avait presque comblée. Tu tentes de rester digne, imperturbable. Il s'est mis à chercher quelques chose, retournant ses feuilles à l'infini, passant à peine ses yeux azurs dessus, prenant bien soin de ne pas gaspiller un seul décibel. Du bruit, le bruit le moins supportable qui t'avait été donné d'entendre dans cette salle de classe. Ça y était, tu n'en pouvais plus. Mais tu n'en montrerais rien. Tu ne le laisserais pas savourer un tel plaisir. Il feignait de ne pas trouver ce qu'il cherchait, et ensemble, vous laissez vos langues claquer contre vos palais en signe d'agacement. Seul l'un d'entre vous était sincère, et tu entends presque un sourire satisfait se dessiner sur son visage de poupin. Raté. Il a tourné la tête vers toi, s'est penché vers tes propres feuilles, ses doigts serrant déjà le coin de la première de la pile. Si tu le permettais ? Oh que non. Tu as tout même hoché la tête, ne retirant pas tes yeux noisette de sa main. Mais il n'avait pas attendu que tu le permettes de quoique ce soit. Il était au-dessus de tout ça, lui, bien au-dessus. Tu regardes tes cours se faire mélanger, chiffonner, faussement scruter par le jeune blond à côté de toi. Des images de toi en train de l'étriper affluèrent dans ton cerveau, vos mèches blondes se mélangeant dans la lutte. Il chuchote sa joie lorsqu'il donne l'impression d'avoir mis la main sur ce qu'il cherchait si désespérément depuis trop longtemps, recopie une formule au hasard qui n'a absolument rien à voir avec le cours que vous devriez suivre aujourd'hui. Les regards des autres vous brûlaient la peau, mais vous ne vous occupiez plus de rien. Tu l'écoutais te complimenter, mais tu l'empêchais presque de finir. « T'es un cauchemar, King. » Tu ne sais plus où tu as appris son nom. Un cahier ? Une liste ? Tu laisses un peu de temps se passer, entreprenant de ranger tes copies. Une chance que tu les ais numérotées. Comme il l'avait si bien souligné, tu prends vraiment bien les cours. Tu as à peu près quand une idée te vient. Tu ouvres ton stylo plume, en sort la cartouche qui s'y trouvait, la pose entre toi et ton voisin, et appuies dessus - malencontreusement, évidemment - avec ton coude. Plusieurs de ses boucles si soyeuses se retrouvent teintes en bleu, ainsi qu'une partie de son visage, et tu pinces les lèvres de nouveau, retenant un rire de s'en échapper. « Mince, je croyais qu'elle était vide. Pardon, vraiment, je voulais pas. »
Jaime King
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Messages : 515 Avatar : Toby Regbo Pseudo : Summer Child (Coralie) Copyright : Ti (ava) Ziggy Stardust (signa)Occupation : Maton des cartographes, vous savez, les types qui sont derrière et qui décodent le charabia des coureurs. Inventaire : Un vieux carnet à la couverture de cuir, rempli de notes, gribouillis et portraits des Blocards. Un crayon solide et tout-terrain, qui porte les marques des doigts de son possesseur.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Lun 27 Avr - 17:03
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Je savais que je l’agaçais. Il n’y avait qu’à voir la façon dont elle se pinçait les lèvres, les regards en coin qu’elle me jetait, les soupirs qu’elle tentait de retenir. Et c’était ça qui me plaisait, lui taper sur le système jusqu’à ce que son cerveau finisse par brûler. Cette petite guerre de préadolescents que j’avais entamée avec elle ne servait strictement à rien. Mais elle faisait courir une agréable hormone dans mes veines, l’hormone du plaisir, (endorphine, dopamine ? c’est quoi son nom déjà ? Je devrais arrêter de dormir pendant les cours de sciences…) mêlée à un peu d’adrénaline que me procurait ce petit jeu. Je souris alors qu’elle me qualifia de cauchemar. « Dis plutôt que je suis le roi de tes rêves. » Amusé, je la regardai remettre de l’ordre dans ses copies, malheureusement soigneusement numérotées. La manœuvre lui prit néanmoins un peu de temps, que je consacrais à l’étudier. Un joli profil, de longs cheveux blonds reflétant la lumière des néons, de belles mains fines aux doigts agiles, un air agaçait peignait son visage et je m’en réjouis intérieurement. L’énervement lui allait bien. Puis, son air se modifia peu à peu, quelque chose alluma son regard et ne me disait rien qui vaille. Avec une expression mutine, elle défit son stylo-plume comme pour changer sa cartouche, mais du coin de l’œil je vis bien que sa cartouche était loin d’être vide. Je ne compris qu’une seconde trop tard ce qu’elle avait en tête. Je fermai à temps les yeux pour ne pas recevoir l’encre qui se projeta sur moi. D’une main rageuse, je frotta mes paupières avant de les ouvrir et de jeter sur elle un regard chargé d’éclairs. Je me retins juste assez pour ne pas lui lancer un Tu sais où tu te les fiches, tes excuses ?!, repris un sourire hypocrite pour lui répondre, sur le ton le plus calme que je pus feindre : « Oh, t’inquiète pas, ça arrive à tout le monde. » Intérieurement, je l’insultai de tous les noms les plus agréables que je connaissais. Le professeur jeta sur nous un regard exaspéré, et une bonne partie de la classe nous observait comme on regarde un match de tennis. Hors de question de craquer alors que nous étions le centre de l’attention de tout le monde, sur le devant de la scène.
Je ne fis rien pendant cinq bonnes minutes, reproduisant l’image du parfait garçon, sage et appliqué. De quoi faire baisser sa garde, assez longtemps pour me permettre de mâcher consciencieusement le chewing-gum discrètement mis en bouche. Les regards s’éloignèrent de nous peu à peu au vu du manque d’interactivité de ces minutes pourtant cruciales. Une fois mon chewing-gum bien humide, je le retirai de ma bouche alors que le professeur avait le dos tourné puis, alors que ma voisine était penchée sur ses notes, je portais ma main à son dos pour une tape faussement amicale. Le bonbon s’accrocha aux mèche qui s’y étalaient avec une facilité déconcertante. J’esquissai un nouveau sourire. « J’espère que tu aimes le parfum chlorophylle. »
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Lun 27 Avr - 22:11
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Tellement faux, ce sourire qui ornait ses lèvres. Tellement hypocrite, ses regards qu'il t'adressait. Plus les minutes, plus les secondes passaient, moins tu supportais de le voir, ou même de sentir sa présence à côté de toi. Tu sentais des pulsions meurtrières faire surface, alors que toi-même n'en aurait jamais soupçonné l'existence. Tu n'étais pas comme ça, d'habitude. Les gens, tu les aimais bien, ou assez pour les supporter. Jamais personne ne t'avait rendue aussi impatiente de quitter une pièce, rien que pour le plaisir de s'éloigner de ladite personne. Mais il avait fallu que tu tombes sur l'élève le plus exaspérant du WCKD. Tu tournes vivement la tête vers lui, vous faisant réellement face pour la première fois. Ton regard est à la fois noir et désespéré. « Dans mes rêves, je t'égorge et expose tes restes à tous tes sujets, monsieur le roi des cons. » Tu n'en pouvais littéralement plus. Rares étaient les gens capables de te taper sur les nerfs à un tel point, au point de te permettre de sortir des choses pareilles. Toutes ces phrases stupides, tous ces bruits inutiles... Il était à la limite de te mettre hors de toi, le blond. Le beau blond, si tu devais être plus précise. Mais la tête qu'il fit en se recevant toute ton encre sur le visage eu le bénéfice de te détendre. Tu arrivais presque à comprendre, soudainement, le plaisir qu'il prenait à taquiner chacune des âmes qui traînaient autour de lui. Il s'est essuyé la joue, sans succès, étalant encore un peu plus d'encre en une traînée qui s'effaçait, arrivée à la commissure de ses lèvres. Prête à lui offrir un mouchoir et un aller direct aux toilettes pour se nettoyer un peu, tu te retiens. Non. Pas d'aide, pas de soutien. Vous étiez en guerre. Par sa faute. Et par celle de son ego démesuré. Tant pis pour lui. Tu étouffes un rire, fais mine d'être soulagée par le fait qu'il accepte des plates et minables excuses. Tous les regards étaient désormais rivés vers vous, vers tes feuilles dérangées et vers ses traits imbibés d'encre. L'habitude était quelque chose de presque sacré, entre les murs bancs du WCKD, et vous la perturbiez ouvertement.
Quelque chose comme cinq minutes s'écoula sans qu'il ne tente de te faire quoique ce soit, et tu commençais à croire qu'il ne te ferait plus rien. Qu'il te laisserait reprendre la fin du cours paisiblement, sans essayer de perturber ni ta concentration, ni ta volonté. Tu voulais réussir, tu devais réussir. Tu sentais un potentiel danger si jamais tu échouais, celui de devenir inutile, de ne plus avoir ta place ici. Devoir sortir d'ici, te retrouver sans rien, sans personne, au milieu de tu ne savais trop où. Ils t'avaient arrachée de tout ce que tu connaissais, et pourtant, tu leur devais bien des choses. Tu pensais à tout ce que tu aurais pu vivre si tu n'étais pas coincée ici alors que tu sentais quelque chose dans ton dos. Une main. Sa main ? Ce rebondissement ne te disait rien qui vaille. Tu tournes la tête, contemple son sourire satisfait, et entends le mot chlorophylle. Tu pinces les lèvres, te retiens d'exploser. Maintenant que tu y pensais, tu n'avais pas fait attention qu'il ne mâchait plus son chewing-gum, ce qu'il faisait quelques secondes plus tôt avec, tu supposais, autant de bruit qu'il le pouvait. Quel âge avait-il, sérieusement. Est-ce qu'ils étaient tous comme ça, à treize ans ? Tu passes la main dans tes cheveux, manques de laisser ta main coller à la gomme qu'il y avait soigneusement déposée. Plusieurs mots que tu n'avais pas pour habitude de prononcer affluent dans ton cerveau, et tu prends sur toi pour ne pas les laisser s'échapper d'entre tes lèvres. Ça te fait presque mal, de les retenir avec tant de force. Tu finis par lever la main, geste qui ôte un soupir agacé à votre professeur. Il prononce ton nom, remontant sur la dernière syllabe comme il le ferait en posant une question. « Excusez-moi, mais, est-ce que je peux l'accompagner pour se laver un peu le visage ? J'ai peur que, comme il en a partout sur les yeux, il tombe, se prenne un mur, un truc comme ça. Je peux ? » Il acquiesce, le remercie, et adresse ton plus grand sourire à ton nouveau meilleur ennemi. « Quoi, tu accepterais de rester comme ça, tout sale, juste pour m'énerver ? Non, tu résisteras pas. Allez, lèves toi, Blondie. »
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Lun 27 Avr - 23:19
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
J’eus grand peine à retenir les gloussements qui naquirent dans ma gorge lorsqu’elle se passa la main dans les cheveux. Ses longs doigts fins restèrent bloqués dans son dos, et elle sut. La stupeur se lut sur son visage, et le spectacle jouissif de ses traits s’affaissant de surprise me reput. Pourquoi j’avais ce plaisir sadique en la voyant dans des états pareils, au bord de la rage ? Je n’en savais rien. La jalousie sans doute. Je ne supportais pas son intelligence flagrant, l’intérêt qu’on semblait lui porter. Je ne comprenais pas sa différence. Je ne comprenais pas pourquoi elle, elle avait l’air spéciale, et que moi, on avait failli me laisser pour mort. Elle n’y était pour rien, et ça ma conscience le savait très bien, mais ça me révoltait. Alors, sitôt qu’elle m’avait mis minable un petit quart d’heure plus tôt, j’avais décidé d’en faire mon bouc émissaire personnel. Celle sur qui passer mes nerfs, m’amuser un peu, taquiner méchamment, celle avec qui être imbuvable plus que d’ordinaire, celle qui verra mon pire côté.
Je la vis lever la main, demander à sortir pour m’accompagner alors que je n’avais rien demander. Je n’avais pas prévu ce coup-là, hors, ne pas prévoir les coups de son adversaire dans une partie d’échecs peut être fatal. Car notre jeu était aussi bien un jeu de scène qu’un jeu de tête. Elle avait de quoi me rendre la pareille, et c’était sans doute pour ça qu’elle m’irritait : jamais on ne me tenait tête bien longtemps. Je serre les dents alors qu’elle me surnomme gentiment par un petit nom d’amour, et finis par la suivre. Nous sortîmes de la salle en la refermant derrière nous, et nous nous éloignâmes de quelques pas, qui résonnèrent dans le couloir immaculé. « Alors, tu ne peux déjà plus te passer de moi ? » J’avais ce rictus désagréable qu’on appelle sourire, mais qui à cet instant était tout sauf un sourire. Un sourire, c’est quelque chose qui fait du bien, qui se partage pendant un instant de bonheur. Hors, ce n’était là pas le cas. Heather et moi étions en guerre, devant chacun mener une armée de faux-semblants et d’hypocrisie. « C’est trop aimable à toi de m’aider à me repérer dans les couloirs, Heather. J’apprécie le geste. » En vérité, ce qu’elle ne savait pas c’est que les couloirs du WCKD, je pouvais en grande partie les parcourir les yeux fermés, à cloche-pied et à reculons. Les trois en même temps, parfaitement. Une carte mentale des quartiers dans lesquels nous étions parqués, nous autres jeunes élèves, était dessinée avec précision dans mes méninges. Une autre carte des espaces qui nous étaient interdits, mais dans lesquels je me rendais fréquemment pour tromper mon ennui, se trouvait également dans les tiroirs de mon esprit. Cela faisait des années que j’étais ici, ma connaissance des lieux et mon sens de l’orientation à toute épreuve m’interdisaient de me perdre. Je n’avais pas besoin de cette jeune pimbêche fraîchement débarquée pour trouver mon chemin. Même aveugle et cul-de-jatte, j’aurais pu m’y retrouver.
Quelques pas de plus, et j’adoptai mon ton le plus doux pour lui parler de nouveau. « Trêve de politesses, pourquoi avoir déménagé le théâtre des opérations ? La salle de classe était parfaite. Pas assez d’espace pour lancer des boulets de canon, mais assez pour dégainer nos fleurets. » J’accompagnai mes mots d’un geste dans mes cheveux et je me rappelai au contact poisseux qu’ils étaient encore salis par son encre. Je souris en pensant que les siens ne valaient pas beaucoup mieux. Finalement, les toilettes seraient sans doute une bonne idée de trêve pour nous remettre en selle !
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mar 28 Avr - 14:16
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Tu avais déjà presque atteint la porte de la classe quand tu l'entendis racler sa chaise contre le sol et te suivre. Tu ne peux pas t'empêcher de lui adresser ton plus grand sourire. Tu ouvres la porte, sors de la pièce, avance sur quatre ou trois mètres sans attendre qu'il te rattrape. Le bruit de la porte qui se referme doucement et ses pas qui marchent sur les tiens parviennent jusqu'à tes oreilles, mais tu ne t'arrêtes pas. Il te lance une pique, encore un de ces phrases qui lui ressemblent tellement. C'est bien la première fois que Daniel King t'adresses la parole, mais ça ne t'avait pas empêché de lui dresser son profil, à lui aussi. Arrogant, prétentieux, arriviste. Étrange, vraiment. Tu arrivais à sentir que ça ne lui allait pas. Qu'il en faisait exprès. Pourquoi, comment, depuis quand, tu n'en savais rien. Mais c'était comme s'il exagérait tout ce qu'il faisait. Tu ne savais pas comment l'expliquer autrement. Il donnait l'impression de se forcer à être cette personne, qu'il n'était pas. Ou peut-être l'avait-on forcé à changer. Peut-être n'avait-il rien choisi rien du tout. Ce qui, en fin de compte, était totalement absurde. Tu voyais bien qu'il adorait ça, voir l'agacement sur le visage des autres, sentir leur irritation et les regarder s'éloigner de lui en pestant contre sa tête de blondinet. Tu lâches un rire, léger, doux, plus exaspéré qu'amusé. « C'est toi qui m'a suivie. »
Le chemin vers les toilettes, tu le connaissais par coeur. A la fin de chaque cours, c'est là où tu te rendais. Le WCKD avait réussi à te refiler leur paranoïa de la saleté. Tu n'aimais pas avoir quoique ce soit sur les mains. Des bouts de gomme, des traces d'encre, de la colle parfois. Tu filais directement au lavabo pour les retirer de sur tes menottes. Tu connaissais le nombre de dalles entre la salle de maths et la salle de bains, l'emplacement exact d'un défaut sur le mur à ta gauche, comme si on l'avait frappé doucement avec un marteau, le nombre de secondes qui séparait l'entrée des toilettes du dernier lavabo, celui que tu prenais tout le temps, par automatisme. Mais vous n'en n'étiez pas encore là. Pour le moment, King parlait toujours. Tu l'écoutais, tu ne pouvais faire comme ça, sa voix était le seule bruit qui vous entourait, avec celui de vos pas qui claquaient sur le sol. Il n'y avait personne d'autre. Ses mots résonnaient, rebondissaient contre les parois, s'écrasaient malgré toi contre tes tympans. Elle était douce, sa voix, cette fois-ci, mais tu ne pouvais toujours pas l'écouter sans avoir l'impression que ton système auditif s’irritait. Chaque mot, chaque syllabe, chaque son, tu avais envie de les attraper et de les coincer dans sa gorge. C'était dingue, ce pouvoir qu'il avait sur toi. Tu avais le sang chaud, mais il ne te semblait pas avoir déjà été si rapide à trouver quelqu'un si imbuvable. Tu te retournes, il manque de te rentrer dedans, et tu recules d'un pas, deux pas, juste histoire de mettre assez de distance entre vous. « Je me retiens de gifler ta jolie petite joue depuis que t'as posé tes fesses sur la chaise à côté de moi. J'préfère pas être vue entrain de t'étriper, tu comprends, j'prends pas d'risques. » Tu tournes les talons avant de pouvoir vérifier ce qu'il en pense. En fait, tu avais juste voulu sortir, échapper à cette salle qui était devenue trop petite, trop oppressante. Vous arrivez finalement devant cette fichue porte. Hors de question que tu rentres là-dedans. Tu veux de l'air, tu veux respirer, tu veux qu'il s'éloigne. Tu lui fais un signe de la tête pour lui dire d'entrer sans toi, mais tu le retiens au dernier moment, l'interpellant par son nom de famille. Pour finalement lui tendre un mouchoir. « Ça sera peut-être plus pratique qu'avec tes mains, sinon tu vas dégueulasser encore plus que ça ne l'est déjà. » Tu soupires intérieurement. Tu ne veux pas faire ça. Tu ne veux pas l'aider. Mais c'est trop toi pour pouvoir résister à la tentation. Tu le secoue devant ses yeux alors qu'il ne le prend pas, secouant la tête par la même occasion. « Dépêche-toi, j'loupe des maths là. »
Jaime King
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Messages : 515 Avatar : Toby Regbo Pseudo : Summer Child (Coralie) Copyright : Ti (ava) Ziggy Stardust (signa)Occupation : Maton des cartographes, vous savez, les types qui sont derrière et qui décodent le charabia des coureurs. Inventaire : Un vieux carnet à la couverture de cuir, rempli de notes, gribouillis et portraits des Blocards. Un crayon solide et tout-terrain, qui porte les marques des doigts de son possesseur.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mar 28 Avr - 23:55
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Elle me surprit en se retournant, m’aveuglant quelques secondes avec sa flopée de cheveux blonds me fouettant le visage. Elle aboya plus qu’elle ne parla, avalant à moitié ses mots. La colère sur ses jolis traits de porcelaine, des mots vulgaires qui s’échappaient de ses lèvres innocentes. Je l’avais sortie de ses gonds, et j’avais réussi mon pari. Satisfait, je laissais un sourire de supériorité s’étendre sur mes lèvres, passant devant elle en lui lançant « Tu ne m’accompagnes pas ? Oh, je suis déçu… ». Mais sa main me retint, attrapant mon poignait alors que je la dépassais. Je levai un sourcil interrogateur, et ses yeux affrontèrent les miens le plus naturellement du monde. Comme si nos yeux étaient programmés pour se lancer des éclairs. Avec arrogance, je lui lançai un sourire en coin, ceux dont j’étais devenu spécialiste. J’essaie de le garder alors qu’elle me tend un mouchoir, geste visiblement destiné à m’aider. Geste que je ne comprenais pas. Attends un peu, pouce ! Je te pourris la vie depuis le début du cours, je t’ai fichu du chew-gum dans les cheveux au cas où tu l’as oublié, et toi tu me donnes un mouchoir pour m’aider à me nettoyer le visage ? Eh, mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Pour se donner bonne contenance, elle m’apostropha. Je repris mon sourire, qui s’était quelque peu effrité, en susurrant « Trop aimable à toi. Oh, et n’oublie pas que tu as quelque chose dans les cheveux, au niveau des omoplates. » Je pointais mon doigt vers mon propre dos, avant de disparaître derrière la porte des toilettes.
Blanc comme tout ce qu’il pouvait y avoir dans ces lieux, les toilettes étaient des lieux immaculés de propreté. Je ne supportais pas ces pièces, encore moins que le reste. Je m’y sentais à l’étroit, pas à ma place et j’avais à chaque fois une irrépressible envie de les salir. Comme un artiste prend son crayon pour tracer sa marque sur sa feuille de papier. J’avais envie que ce lieu vierge porte mon emprunte. Que cette blancheur cesse de m’effrayer. Je soupirai, histoire de décompresser ma cage thoracique soudainement trop petite. Mes pas résonnèrent entre les quatre murs alors que je m’approchais des lavabos. En levant les yeux vers le miroir, je vis le piteux état de mon visage : taché d’encre, une bonne moitié de ma joue était bleue, et mes cheveux avaient eux aussi subi la teinture. Elle s’était bien débrouillée, la petite. Mais je l’avais bien mérité, me soufflait ma conscience, que j’étripais dans un coin de mon esprit. Pas question de me laisser attendrir. Ma carapace devait supporter tout, et ne surtout pas s’affaiblir de l’intérieur. Je pris un bon moment à me nettoyer consciencieusement le visage égarant mes pensées sur ma voisine. Est-ce qu’elle avait du mal avec la saleté ? Ça pouvait expliquer l’aide qu’elle m’avait apportée, et son empressement à ce que je me nettoie. Etait-elle aussi aseptisée que ces lieux froids et sans vie ? Je ne pouvais le croire. Elle avait trop de caractère pour s’effacer et se dépersonnaliser, comme pour devenir comme les grands murs blancs qui décorent la moindre pièce. Après cinq bonnes minutes à me frotter le visage pour faire partir l’encre (elle écrivait à l’encre ineffaçable ou quoi, cette fille ?!), mes joues ne ressemblaient plus qu’à deux grandes parties de chair trop rouges, comme une paire de fesses d’enfant qui auraient subies la punition ultime sur les genoux de son père. Je pensais automatiquement à la réaction qu’aurait Heather en me voyant sortir. Elle allait se ficher de moi, sans aucun doute. Hors de question de rater une si belle occasion. J’attendis plusieurs minutes de plus, avec l’espoir que le rouge pivoine de mes joues s’efface, mais l’horrible teinte n’avait pas envie de décoller de mon visage. Alors, résigné comme un prisonnier conduit à l’échafaud, j’entrepris de sortir des toilettes pour rejoindre ma meilleure nouvelle ennemie préférée.
Gasmask
Spoiler:
Désolée de ne pas être avancée plus loin, je ne voulais pas empiéter sur les actions de ton perso ;; je me rattraperais au prochain !
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mer 29 Avr - 15:18
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
C'était presque drôle, voir son sourire en coin - que tu savais désormais caractéristique - trembler, manquer de disparaître de sur ses lèvres. Il ne comprenait pas, ce qui était plutôt compréhensible. Pourquoi tendre un mouchoir à quelqu'un dont on avait aspergé le visage d'encre, précisément pour qu'il puisse se débarrasser de toute cette saleté ? Personne. Sauf toi. Heather, celle qui aidait tout le monde peu importe si elle portait la personne dans son coeur ou pas. Après tout, vous étiez tous dans le même bateau. Vous étiez tous là contre votre gré, vous aviez tous des gens, dehors, qui se demandait si vous alliez bien, si on ne vous faisait rien de dangereux, s'ils vous reverraient un jour. Tu n'avais plus de famille, toi, pas de vraie en tous cas. Mais les autres, peut-être que si. Daniel aussi, très certainement. Mais pour l'instant, tous les petits enfants et pré-adolescents que vous étiez, vous n'aviez plus que les uns et les autres sur qui compter. Alors lui tendre un mouchoir, ça n'avait pas de prix. Surtout que vous étiez officiellement sortis de classe pour qu'il se nettoie la figure. Tu lui adresses un regard et sourire noirs, avant de le laisser partir et de machinalement passer ta main dans les cheveux. Qui reste coincée, évidemment. Ce chewing-gum avait eu le mérite de faire des nœuds énormes, que tu allais mettre des années à retirer.
Tu soupires alors que tu t'empare de la mèche victime de l'attaque du blond. Quel gamin, sérieusement. Tu avais de la chance qu'il n'est pas visé plus haut, où tu ne pourrais pas contempler l'ampleur des dégâts, et tu aurais du entrer dans la salle de bain aussi. Et ça, ça ne portait même pas le rang d'alternative. Si tu devais te retrouver dans la même pièce que lui, ce serait aussi peu que possible. Tu tournes la tête vers le bonbon, soupire encore une fois et jure. Tu sors un nouveau mouchoir de son paquet et commence a essayé de t'en débarrasser, chaque cheveu tiré t'arrachant une grimace. Tu lui revaudrais ça, oh que oui. Mais pas aujourd'hui. Tu étais fatiguée de votre petite guéguerre puérile, stupide et futile. Comme tu lui avais si bien dit, tu loupais des maths pour sa gueule d'ange, et ça faisait déjà trop de minutes de gaspiller. Tu finissais par y arriver, à le retirer, ce foutu chewing-gum, et tu l'enfermais dans le mouchoir. Tu te souviens d'une poubelle, dans le couloir d'en face, et tu t'y diriges, jettes le papier, retournes près des toilettes. Où tu attends. Tu t'adosses contre le mur, passe tes doigts dans tes cheveux pour les démêler un petit peu, regarde ta montre, soupire, pianote sur le mur. Pour finalement t'impatienter. Et c'est au moment exact où tu ouvre ta bouche pour lui demander s'il s'en sort que la porte s'ouvre. Tu pinces les lèvres pour t'empêcher de rire. Tu peines. En fait, tu n'y arrive pas. Tu lâche un rire, celui qui tu n'avais plus produit depuis longtemps. Tu montre ses joues du doigt et tu repars de plus belle. C'était trop. Ce type allait t'achever. « Tu sais que t'es mignon, comme ça, avec ton petit air coupable ? »
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Jeu 30 Avr - 22:54
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Quand je sortis des toilettes, elle était déjà là, sans doute revenue de la pièce voisine. Je vis ses joues se gonfler puis exploser alors qu’elle me ria au nez. Mon visage rougit plus encore que ce n’était possible, de honte cette fois. « Oh, ça va, je suis coupable de rien du tout ! Fiche-moi la paix, on retourne en maths, toi qui adores cette matière. » Son rire résonnait et cognait contre les murs, fissurant leur blanc si pur et si froid. Je coince au fond de ma tête l’idée que ce rire est vraiment beau et qu’il emporte avec lui mon cœur dans une jolie danse. Je dus me rappeler que je n’aimais pas cette fille, qu’elle était tout ce que je détestais, tout mon contraire. Alors qu’on s’en retournait en classe, je jetai un coup d’œil à ses cheveux. Zut. Elle avait réussi à l’enlever. La prochaine fois, il fallait que je le mette plus haut.
N’ayant aucune envie de rentrer en classe, je traînais des pieds, bruyamment, faisant exprès pour que ma voisine s’en rende compte et s’agace. « Tu sais que t’es la personne la moins drôle que j’ai jamais rencontré, Heather Wombley ? Même le type qui nous fait des prises de sang est plus aimable que toi. » J’aimerais qu’elle s’arrête, qu’on revienne sur nos pas, qu’on ne retourne pas dans cette classe ennuyante ou j’allais finir par mourir. Soudain, une idée vint germer dans mon esprit et s’y épanouit à toute vitesse. « Eh, sale peste, t’es cap ou t’es pas cap de sécher le cours de maths ? » J’avais un sourire en coin, et je savais que mes pupilles commençaient à pétiller. J’allais lui montrer ce en quoi j’étais le plus fort.
Avant qu’elle ne puisse me répondre quoique ce soit, j’attrapai sa main et je me mis à courir pour nous écarter du droit chemin.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Sam 2 Mai - 18:41
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Tu arrivais peu à peu à calmer le presque fou rire que la couleur des joues de Daniel avait provoqué. C'était cette animosité, immiscée entre vous, qui commençait à s'évaporer très légèrement, et qui te faisait t'esclaffer pour presque rien. Ton sourire finit par s'effacer aussi, alors que vous repreniez le chemin de la salle de classe. « Rho, c'est bon. Rabat-joie. » Encore une fois, c'est toi qui ouvre la marche. Très certainement parce que tu étais celle qui voulait retourner en cours. Tu entendais les pas de ton voisin s'attarder sur le sol, résonner dans le couloir, traîner sur le carrelage. En un bruit aussi insupportable que celui qu'il avait fait plus tôt, en mélangeant toutes tes prises de notes. Tu te retiens de le pousser jusqu'à ce que vous atteigniez la salle, pour qu'il marche plus et qu'il arrête de produire tous ces décibels inutiles et sincèrement exaspérants. « Le type des prises de sang est pas un brise-burne, lui, au moins. » Tu ne savais pas d'où te sortaient à la fois ce vocabulaire et ce sens de la répartie. D'habitude, tu aurais laissé une telle remarque passer, sans t'y arrêter, sans même y répondre. Mais là, c'était celle de Daniel King. Et tu n'avais aucune intention de le laisser te lancer des piques à longueur de temps, pour aussi longtemps que vous devrez vous supporter, sans prendre la peine de rétorquer. Quitte à dire des choses que tu ne pensais pas rien que pour l'énerver. Tu t'étais prise au jeu, malgré toi, malgré lui. Vous ne vous arrêtez pas. Tu passes une main dans tes cheveux, tâtonne ton poignet à la recherche d'un élastique, rassemble tes mèches en une haute et lâche queue de cheval. Il ouvre de nouveau la bouche, et tu devines que l'adorable surnom de sale peste t'es désigné. Tu ne te retournes pas, attend qu'il ait fini, avant de finalement faire volte-face et de le regarder avec un air qui voulait dire quelque chose comme Non mais, eh, tu m'as bien regardée ? Mais il n'a pas eu l'air de saisir que tu ne comptais pas sécher les maths en sa compagnie. Sa main avait trouvé le chemin vers la tienne, et il les joint, avant de t'entraîner avec lui. Vous aviez fait demi-tour. Vous repassez devant la porte de la salle d'eau, de laquelle il venait de sortir. Tes cheveux se balancent dans ton dos, ta coiffure menace de s'effondrer. Tu n'aimes pas ça. Tu as peur, petite Heather. Tu n'es pas censée être là, tu n'es pas censée courir, et encore moins avec cet énergumène. Ses doigts serrent trop fort les tiens pour que tu puisse t'en dégager. Alors tu finis par céder. Faire bouger tes jambes sous ton contrôle et pas sous le sien. Et vous continuez de courir pendant encore à peine une minute avant que tu n'entende des bruits pas. Autres que les vôtres. Tu t'arrêtes, forçant le blond à faire de même. Tu écoutes encore un peu. Ça se rapproche. « T'es chiant, King. » Tu tourne les talons, l'entraînant avec toi. Et bientôt vos mains se détachent, bientôt vous vous retrouvez à courir l'un à côté de l'autre, essayant d'échapper à la vue de quiconque marchait derrière vous.
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mar 12 Mai - 10:14
The first time we met...
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Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
D’après la moue hautaine qu’elle me lança, elle n’avait pas du tout envie de sécher le cours de maths. Mais j’étais du genre à m’en ficher, de ce que les autres voulaient. Main dans la main, nous étions partis dans les couloirs que je connaissais presque par cœur. Nos pas résonnaient entre les murs, nos souffles s’emportaient alors que cet enivrement particulier commençait à me prendre. Brutalement, elle s’arrêta. Des bruits de pas qui venaient vers nous. Son pouls près du mien qui battait, fort. De l’excitation, de la peur ? Le mien s’emballait dans un joyeux mélange d’angoisse et d’anticipation, tandis que le les pièces du jeu se mettaient en place. Avec l’impression de me sentir plus vivant, je lui balançai un sourire pour répondre à sa constatation. « Au moins, on s’ennuie pas avec moi ! » Elle délia nos mains, et se mit à courir dans l’autre sens. Dans ma tête se dressait le plan de ce quartier alors que nos jambes nous entraînaient loin des pas qui nous menaçaient. « Attends, Heather ! Pas par là, c’est un cul-de-sac ! » lui soufflai-je, essayant de maîtriser ma voix. J’attrapai son bras pour l’arrêter, posai un doigt sur ma bouche pour la contraindre au silence et tendis l’oreille. Ses cheveux étaient défaits, et son teint légèrement plus rosi par l’effort tandis qu’elle reprenait son souffle. Les pas s’étaient éloignés. « On fait trop de bruit en courant, il faut qu’on soit plus discrets. Suis-moi. » Je chuchotai le plus bas possible, essayant de rendre notre présence moins perceptible à Monsieur Grands Pas. Levant le nez pour observer rapidement où nous étions arrivés, je reconnus une porte qui menait au bureau d’un certain médecin. Nous étions arrivés dans le coin médical, un coin assez fréquenté dont il fallait passer les obstacles. Une odeur de produits dont les noms m’échappaient m’envahit les narines, et je serrai les dents pour ne pas vomir, renflouant les souvenirs douloureux qui m’assaillaient. Je commençai à marcher, assez vite pour garder à distance Monsieur Grands Pas, mais pas assez pour éviter le boucan de nos foulées. « Fais attention, y’a plein de gens ici. On va faire le tour pour éviter tout ce beau monde… » Je connaissais cet endroit, non seulement pour l’avoir pratiqué à pied un bon nombre de fois, mais parce qu’il y avait cette fameuse pièce. Celle où je fus enfermé pendant plusieurs mois, sans promesse d’en ressortir un jour. J’y étais revenu souvent, à la façon morbide qu’a un tueur en revenant sur les lieux de son crime. J’avais failli mourir ici. Mon visage se ferma au fur et à mesure que j’emmenais Heather dans les couloirs, tournant sur ma droite, contournant ainsi un amoncellement de bureaux, reprenant à gauche, sans jamais dévier du chemin tracé dans mes méninges. Je tentai de faire revenir un sourire sur mes lèvres afin de cacher mon malaise, conscient de n’y parvenir qu’à moitié. « Alors, ça fait quoi de jouer les rebelles, Miss Je-sais-tout ? »
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mer 13 Mai - 22:53
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Dans votre course que tu finis par détourner en entendant ces bruits de pas s'approcher de vous, tu arrives tout de même à lui montrer ton désespoir, roulant des yeux à sa remarque. Non, on ne s'ennuyait pas, non. Depuis qu'il s'était assis sur cette chaise, à côté de toi, tu avais fait plus de choses - insolites, en ce qui te concernait - que tu en avais faites la semaine passée. Tu ne sais pas trop où tu vas en fin de compte, ton esprit étrangement monopolisé par ce qui est en train de t'arriver. Tu cours. Dans les couloirs. Clandestinement. Au lieu de suivre un cours de mathématiques. Tu n'étais pas tout à fait d'accord avec cette idée, à l'origine. Mais plus tu avançais, plus tu arpentais ce dédale de couloirs, plus elle te semblait acceptable. Pour que finalement, tu sois convaincue que oui, tu devrais vivre comme ça plus souvent. Dangereusement, submergée d'adrénaline, délicieusement angoissée par le fait de te faire attraper. Tu n'en revenais pas, tu pouvoir cautionner un tel comportement de ta part. Tu n'avais pas seulement dressé le profil de tous tes camarades - tu avais réussi à faire une ébauche du tien. Tu ne courais pas, Heather. Tu marchais, lentement, droit devant toi, avec pour seul but de rejoindre l'endroit où tu te rendais. Tu n'avais aucune raison de t'arrêter pour saluer tu ne savais qui, contempler quoique ce soit, te rendre à un autre endroit que ta destination. Tu restais dans la ligne qu'on t'imposait, ne dépassait pas les limites, ne t'aventurant même pas à marcher tout au bord. Au milieu. Comme on te le disait. Irréprochable. Comme tu t'étais inconsciemment ordonnée d'être.
Sa main qui se resserre sur ton bras t'ôte de tes pensées, et sa voix, basse, interrompent le fil de tes pensées. Tu te retournes, intègres le signe qu'il te fait, hoche la tête pour lui confirmer que tu l'as compris. Vous détournez tous deux le regard vers un pan de mur différent, à l'écoute, et vous entendez finalement les pas s'éloigner. Tu as de nouveau hoché la tête. C'est alors que tu remarquais l'odeur. Propre, chimique. Médicaments et produits médicaux divers et variés, sans aucun doute. Tu cherches du regard quelque chose qui pourrait confirmer tes intuitions, pour finalement lire un écriteau sur une porte. Le nom d'un médecin. Tu reportes ton attention sur Daniel, alors qu'il t'avertit de la présence de plusieurs personnes, et tu remarques que sa mâchoire semble plus prononcée qu'auparavant. Il connaît cet endroit. Et à en juger par le fait que son visage soit soudainement si crispé, il ne l'aime pas. Du tout. Vous marchez, cette fois, ne courrez plus. Mais les talons de tes chaussures, aussi plats soient-ils, continuent de résonner. « Attends trois secondes. » Tu t'arrêtes, prend appui sur un mur, retire tes chaussures et les fait pendre du bout de tes doigts. Vous reprenez votre marche silencieuse, et tu les suis, lui et ses mouvements automatiques. Il ne marque aucune pause, aucune hésitation. Plus de toute là-dessus, il est déjà venu ici à plusieurs reprises, à tel point qu'il ne semble pas avoir besoin de réfléchir pour trouver son chemin. Tu te surprends en te rendant compte que tu lui faisais confiance. Qui sait, peut-être t’emmenait-il directement dans le bureau de celui ou celle qui dirigeait votre formation. Peut-être t'avait-il entraînée dans les couloirs dans le seul but d'avoir un motif pour te faire réprimandée, corrigée, exclue peut-être. Il finit par briser le silence qui planait au-dessus de vos têtes, t'arrachant un rictus et un rire discret. « Ça me rend folle. Tu devras vivre avec ça sur la conscience jusqu'à la fin de tes jours. » Encore quelques pas, quelques secondes de silence, pour que tu prennes la parole à ton tour. « Pourquoi t'aimes pas cette partie du bâtiment, Daniel ? »
Jaime King
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(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Ven 29 Mai - 19:02
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Vite, dépasser cet endroit pour revenir à un coin plus sûr. J’avais choisi comme destination la salle commune, assez fréquenté pour que personne ne se doute de notre origine. Mais l’itinéraire pour y aller, et surtout pour éviter de nous faire prendre, n’étais pas si simple. Et l’odeur chimique se répandant dans mes poumons, les attaquant comme une armée prend le siège, me rendait fébrile et inquiet. Je me retourne à la manière d’un animal traqué lorsqu’elle me demande de l’attendre, pourtant dans un simple chuchotement. Je la regarde retirer ses chaussures en calmant les battements de mon cœur, qui, à mes oreilles, semblait résonner contre les murs beaucoup plus que le son de nos pas. Calme-toi, m’intimai-je. Personne ne semblait, notre poursuivant s’étant sans doute arrêté dans l’un ou l’autre des bureaux que nous avions dépassés. Je jetai un coup d’œil aux portes, plus par automatisme que par besoin. Je savais exactement où nous étions. Heather continue de me suivre, beaucoup plus silencieuse à pieds nus, mais je ne pris pas la peine de l’imiter. Je n’avais aucune envie de me balader sans un bout de semelle entre ma peau et le sol. Beaucoup trop blanc, trop propre, trop artificiel pour que je fasse confiance à ces lieux. Je serrai les dents, continuant mon chemin, vérifiant par de petits coups d’œil que ma partenaire ne perde pas le rythme. Silencieuse comme elle était devenue, je ne pouvais même plus me fier au son de ses pas. Puis soudain, je l’entendis rire. Je lui adressai un regard outré et noir : est-ce qu’elle savait où nous étions ? Certainement pas autant que moi. Je pris conscience de ma réaction exagérée : si nous étions dans une autre aile, j’aurais sans doute ris avec elle. Je me contentai de répondre, dans un souffle « Je ne vais pas te tuer, je nous ramène à la salle commune. » Puis, tentant de retrouver un peu plus de confiance, j’ajoutai « De là, si tu veux partir de balader ailleurs, je peux t’y emmener. Dans les étages, y’a un couloir de baies vitrées, on peut y voir pas mal de trucs. »
Mais cela ne prit pas. Pas avec la petite Heather, perspicace comme elle était. Elle ne faisait pas semblant d’être intelligente, elle l’était vraiment, cette petite peste. Je soupirai, décidant de garder le silence dans un premier temps. Après quelque secondes de réflexion, pendant lesquelles mon cœur tambourina dans ma poitrine, je me dis que tant qu’elle n’avait pas sa réponse, elle m’astiquerait. Parce qu’elle était aussi très agaçante, la petite Heather. Je ne l’avais pas choisie comme adversaire pour rien. Jouant la carte du franc jeu, je dis d’un souffle : « J’ai failli mourir ici. ». Puis plus rien. Elle n’en saurait pas plus. Elle n’avait pas besoin d’en savoir plus. Les souvenirs que je refoulais depuis un bon moment devinrent plus vivants et plus durs. Je portai ma main à ma bouche pour en grignoter le peu d’ongle que j’avais encore, et tirer de mes dents sur les envies. Des gestes minuscules qui valaient à mes doigts d’être souvent en mauvais état, répandant parfois des petites gouttes de sang sur mes dessins.
Soudain une porte qui claqua me fit me tendre comme un arc. D’un bras, j’arrêtai ma voisine, pour prêter l’oreille. Je serais plus détendu lorsqu’on aurait quitté cet endroit surpeuplé de monde. Des hauts-talons percutèrent le carrelage, dans un bruit régulier et effroyable. J’attendis le temps qu’elle passe, mais… je me rendis compte avec horreur qu’elle venait dans notre direction. J’attrapai le poignet d’Heather, et de l’autre main ouvrit la porte la plus proche, heureusement ouverte. Je refermais rapidement mais délicatement, me crispai alors que la poignée émit un grincement métallique. Je plaquai ma paume contre la bouche de ma camarde, et de l’autre lui fis signe de se taire, même si c’était totalement inutile. A mesure que les pas s’approchaient, je sentis mon propre souffle s’accélérer, coïncidant avec celui d’Heather, chaud sur ma paume. Je retirai ma main, lentement, plongeant mes yeux dans les siens, lui criant silencieusement de ne faire aucun bruit. La proximité de son corps, presque contre le mien, ne me dérangea nullement à cet instant, soucieux que j’étais de nous rendre les plus discrets possible. Dangereusement lents, les hauts-talons passèrent devant la porte. Je bloquai ma respiration…
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Mer 3 Juin - 22:33
(∆∆∆) who are you, uh ? with your blond curls and your loudmouth
Tu voulais bien croire que son seul but était de vous éloigner le plus possible des pas que vous aviez entendu un peu plus tôt. De faire ce qu'il fallait pour ne pas vus faire prendre. Sécher était une chose, être sur ses gardes en était une autre. Après tout, même s'il semblait que t'ennuyer un maximum était devenu une de ses activités préférées, il risquait tout autant que toi de se faire prendre. Et seul Dieu savait ce qui vous attendait si une telle chose arrivait. Tu ne le savais pas, toi, petite Heather, tempête endormie. Tu ne savais rien de ce que tu pouvais bien risquer, puisque des risques, tu n'en prenais jamais. L'amour que tu portais à l'ordre des choses et à la hiérarchie était bien plus fort que ta haine envers toutes les âmes qui travaillaient ici. Tu avais beau les haïr pour t'avoir arrachée de chez toi, pour te forcer à rester coincée dans cet endroit, à cultiver ta matière grise encore, et encore, tu comprenais qu'il y avait des règles et qu'elles devaient être respectées. Jamais tu n'avais osé dépasser les bornes que l'on t'avait imposées. Jamais tu ne t'étais aventurée là où on t'interdisait d'aller. Parce que tu croyais dur comme fer aux règles et aux restrictions. Parce que tu n'arrivais pas à imaginer un mode qui puisse vivre sans.
Tu lèves les yeux au ciel alors qu'il te lance le regard le plus noir qu'il t'ai été donné de voir sur son visage jusqu'à présent. Tu n'avais pas parlé trop fort, et tu n'entendais personne autour de vous. Il était extrêmement peu probable que le rire étouffé que tu avais laissé s'échapper ai pu alerter qui que ce soit. Un sourire ironique, tu roules de nouveaux des yeux. « Tu m'as mise dans ce merdier, tu m'en sors. » Tu avais bien vu que sa dernière phrase semblait n'avoir lieu d'être que pour lui redonner contenance. Il s'était tendu Daniel, à la minute où vous aviez pénétré dans ces couloirs qui sentaient la science à plein nez. Ces couloirs qu'il semblait si bien connaître, qu'il arpentait sans se poser de question sur l'itinéraire qu'il devait emprunter. Il savait où il allait, comment vous sortir de ces méandres, comme vous ramener à la Salle Commune. Il donnait aussi l'impression de ne pas se sentir à l'aise. Comme si, pour la première fois de la matinée, il laissait son assurance se fissurer quelque peu, laissant se diffuser autour de lui comme une aura de détresse. Curieuse comme tu étais, tu n'avais pas pu résister à la tentation de lui demander la raison pour laquelle cet endroit lui déplaisait. Il a soupiré, s'est tut. Tu as attendu plusieurs secondes et, au moment exact où tu t'étais dit qu'il ne se donnerait pas la peine de te donner plus qu'un soupir, il parla. Lâchant sa bombe entre vous deux, te forçant à t'arrêter l'espace de deux ou trois secondes. Tu le regardais continuer d'avancer, se ronger quelques bouts d'ongle, alors que tu sentais que ta mâchoire était prête à se décrocher. Mourir. Il avait failli mourir. Voilà d'où venait cette attitude, ce dédain dans ses mots, ses gestes et ses yeux. Voilà pourquoi il tenait tellement à ce qu'on lui voit, lui, Daniel King, survivant. Certainement parce que pendant un moment, peu importe s'il fut long ou pas, on avait parlé de lui comme un futur cadavre. Peut-être avait-on émis l'idée de ne plus rien faire pour lui, de le laisser s'éteindre lentement, ou même de rendre sa mort moins douloureuse. On avait failli le laisser, Daniel, et alors qu'il était revenu, il refusait que de tels actes recommence. Rester derrière ne l'intéressait pas. Il voulait être devant, tout devant. Tu as repris ta marche alors que toutes ces idées s'assemblaient dans ta tête, avançant quelque peu l'énorme puzzle qu'était devenu le blond à l'instant où vos regards s'étaient croisés, en classe. Seulement une heure, peut-être moins, vous séparait de ce moment, mais il te semblait qu'il s'était écoulé des jours.
C'est presque à l'unisson que vos corps s'immobilisent et se gainent alors que, quelque part devant vous, une porte se ferme dans un bruit sourd. Un bruit qui semble décalé pour tes oreilles, absolument pas à sa place dans ces couloirs silencieux. Tu t'avances, intriguée, mais le bras du blond t’empêche d'aller plus loin. Tu lèves tes yeux noisette vers son visage, où tu arrives à lire tous ses sens en alerte. Les tiens aussi se déploient. Et chez tous les deux, le sang se glace, les lèvres se pincent, le cerveau tourne. Des talons. Aiguilles, à en juger par le bruit qu’ils font sur le carrelage blanc. Ils se rapprochaient dangereusement, et tu n'as pas le temps de faire quoique ce soit avant de sentir les doigts de ton voisin se resserrer sur ton poignet. Un minuscule frisson court sur ton échine, et tu espères de tout ton cœur qu'il ne le remarque pas. Tu recules avec lui alors qu'il ouvre une porte, derrière vous, te mords l'intérieur de la joue en entendant la poignée grincer alors qu'il la referme derrière vous. La pièce est minuscule, et vous n'avez d'autres choix de vous tenir à à peine quelques centimètres l'un de l'autre. Sa main sur ton poignet atteint tes lèvres, sur lesquelles elle se plaque. T plisses les sourcils, lui intimant de la retirer aussi vite qu'il le pouvait, et immédiatement il porte son index à sa bouche. Tu hoches la tête malgré toi. Les pas s'approchent, et tu expire un grand coup alors que les battements de vos cœurs s'accélèrent. Mais tout va bien. Tout va bien. Tu frottes les doigts de ta main droite avec ton pouce. Et tu réalises que non. Rien ne va.
Tu ne tiens plus tes chaussures dans tes mains.
Tu soutiens son regard alors qu'il le plonge dans le tien, essayant de lui faire comprendre que quelque chose ne va pas. Mais il ne saisit pas, et tu expire de nouveau, priant pour les talons s'éloignent, que leur propriétaire ne remarque pas tes chaussures qui devaient reposer au milieu du couloir. Tu reportes ton attention sur Daniel, attirant la sienne, et tu pries pour qu'il arrive à lire sur tes lèvres alors que tu y dessines une phrase. « Mes chaussures. Elles sont dehors. »
Un quart d'heure plus tard, vous étiez assis devant le bureau de votre professeur de mathématiques, que vous aviez quitté une petite heure auparavant. Vous veniez de refaire tout votre chemin en sens inverse, suivant la femme qui vous avait trouvés cachés derrière cette porte. Côtes à côtes, les bras ballants, incapable de vous adresser un seul regard. Ton expression ne devait pas dire grand-chose. Mais à l'intérieur, tu bouillonnais.
Jaime King
SUBJECT A5 : THE SKETCHER
Messages : 515 Avatar : Toby Regbo Pseudo : Summer Child (Coralie) Copyright : Ti (ava) Ziggy Stardust (signa)Occupation : Maton des cartographes, vous savez, les types qui sont derrière et qui décodent le charabia des coureurs. Inventaire : Un vieux carnet à la couverture de cuir, rempli de notes, gribouillis et portraits des Blocards. Un crayon solide et tout-terrain, qui porte les marques des doigts de son possesseur.
(#) Sujet: Re: [flashback]The first time we met... [Percy] Dim 14 Juin - 14:53
The first time we met...
Percy Wombley feat. Jaime King
Parce que toi et moi, ça fait des étincelles. Parce que toi et moi, on est des aimants qui se repoussent de toutes leurs forces. Parce qu'on est d'accord pour ne pas être d'accord.
Les yeux fixés dans les siens, je ne la voyais pas. J’étais tout entier concentré sur l’écoute des pas, dehors, qui approchaient inexorablement. Je retenais mon souffle, de peur qu’un simple soupir trahisse notre position. Dans mes tempes, la chamade de mon cœur s’est bousculée, et tape tellement fort que j’ai l’impression d’être entendu par le bâtiment entier. C’est alors que je perçois le regard affolé de Heather. Ma compagne avait quelque chose. Elle essayait de me faire comprendre ce qui la perturbe. Fronçant les sourcils, je tentai de décrypter, mais sans succès. Elle expira, son soupir me sembla trembloter dans l’air, et ses lèvres bougèrent dans un silence complet. Je parvins difficilement à saisir, soit parce que ses lèvres tremblaient d’angoisse, soit parce que la mienne s’amplifia, refusant de me faire comprendre.
Ses chaussures étaient dehors.
Une alarme retentit dans ma tête. Je fermai les yeux, espérant me réveiller ailleurs, dans les dortoirs, dans mon lit peu confortable. Mais sans succès : j’étais toujours coincé dans cette petite salle, avec Heather Wombley, la petite surdouée. L’adrénaline courant dans mes veines, je réfléchis à un plan rapide pour aller les chercher et les extirper au regard de Talons Aiguilles. Mais, au son de son pas, celle-ci devait déjà être dans notre couloir, derrière la porte, juste derrière. Sa démarche régulière ralentit, puis s’arrêta. Je l’entendis ramasser quelque part. Si, naïvement, nous avions prié pour qu’elle ne remarque pas la paire de chaussures de ma comparse, cet espoir venait d’être balayé. Le moins de bruit possible, surtout ne pas qu’elle s’aperçoive que nous sommes là… Je serrai mes lèvres l’une contre l’autre, retenant mon souffle jusqu’à ce que des étoiles vinrent m’obscurcir la vue. Avec chance, elle continuerait son chemin dans les couloirs, et nous pourrions continuer notre chemin vers la salle commune. Avec chance, Heather n’aurait pas siglé ses chaussures de son nom, et l’on ne pourrait pas nous retrouver. Avec chance… L’escapade vers les étages supérieurs et leurs murs de verres serait pour plus tard. Moi-même j’avais subi trop d’émotions fortes et je ne voulais pas forcer ma chance.
Les pas ne repartaient pas. Talons-Aiguilles restait là, derrière, séparée de nous par une simple porte. Si seulement, si seulement…
Un pas, furieux, puis la porte qui s’ouvre à volée, bousculant mon épaule, me faisant geindre de surprise et de douleur tandis que je fus projeté à terre. Dans le mouvement, j’entraînai Heather qui atterrit sur moi, ses longs cheveux blonds fouettant mon visage. Talons-Aiguilles nous regardait d’un air supérieur, autoritaire et méchant, les chaussures de Heather tenues à bouts de doigts. Elle nous ordonna d’une voix sèche de nous remettre debout, ce que je fis difficilement en aidant ma camarade. Heather et moi allions avoir des ennuis. Pour moi, ce n’était pas la première fois, mais Heather… La petite blonde allait me tuer dès qu’une occasion se présenterait. Alors que nous parcourions les couloirs pour nous rendre auprès du responsable des « élèves », je me penchai vers Heather pour lui chuchoter : « Si t’avais pas laissé tes chaussures dehors, on n’en serait pas là ! »
Hypocrite de ma part, je le savais bien. Mais le sourire que j’esquissais alors était une façon de détendre l’atmosphère. Après tout, ils n’allaient pas nous tuer pour errements inappropriés, non ? Juste une petite punition. De rien du tout. Je l’espérais en tout cas.