pour quelle raison pensez-vous être dans le bloc ? j'ai deux hypothèses. la première, tout le monde y pense plus ou moins: nous sommes des monstres, des criminelles, de jeunes infâmes qui ont tué, volé, frappé. cet endroit serait alors notre prison, un lieu où racheter nos fautes. tout le monde y pense mais personne n'y croit: la belle ariane, cet ange à qui on a arraché ses ailes en plein vol, un monstre froid et calculateur?
la seconde, je la garde pour moi. c'est fou, c'est démesuré: au final, comme notre quotidien. on est peut être mort, et ce labyrinthe, ce bloc serait l'enfer. je ne comprends pas vraiment la notion de paradis et d'enfer, je perçois ce que cela représenterait, mais je ne vois pas dans quel but et comment. pourtant, cet putain de maison, de famille, ressemble bel et bien à enfer.
que pensez-vous du labyrinthe ? c'est mon terrain. je connais ma section par coeur, sur le bout des doigts, des pieds surtout. je m'y guide les yeux fermés. je ne le hais pas, pas comme les autres. je l'utilise. il est mon outil pour aider celles qui sont devenues ma famille, mes soeurs, mes amies. je ne suis pas utile, là-bas, au bloc, alors on m'a envoyé ici, courir à perdre haleine, courir même à bout de souffle, chaque pas faire de plus grandes foulées, avec des plus grandes impulsions, aller plus loin, plus vite, les sortir de là, toutes, vivantes.
c'est mon terrain, c'est mon métier, ma contribution à la vengeance qui gronde dans les tréfonds de nos âmes, qui nous lacère le ventre les soirs de rage, de lutte.
pensez-vous pouvoir sortir un jour ? c'est ma raison de vivre. c'est notre raison de vivre.
c'est nos folles paroles, nos fausses paroles hurlés au ciel les soirs de fête, autour du feu, la gorge en flamme et le coeur en feu, quand la détermination s'enfuit, quand la colère aussi, quand il ne reste que la tristesse et la peur.
c'est nos moments de faiblesses cachés aux autres, c'est notre façade de force et de courage, d'insensibilité, c'est notre aspect invincible.
cette phrase résume notre vie, notre organisation, nos liens, indéfectibles, tous. c'est une promesse, un répit, une offre d'avenir, de futur, de liberté: c'est notre arme contre l'enfer.
nous sortirons.
quelles relations entretenez-vous avez les autres blocards ? chaque lien est différent selon la personne. il y en a des tas que je n'apprécie pas. c'est normal. je ne me fais pas souvent des amies en insultant, en raillant, en ironisant. en fait, il n'y en a pas tant que ça que j'aime et que je protègerais toujours. celles qui ont l'air faible et qui sont sans doute les plus douées et les plus fortes d'entre nous, sally, ariane, celles qui me ressemblent et en qui j'ai une confiance aveugle, nésis, june, volt. j'en oublie, mais elles sont ma famille, ls plus anciennes blocardes et celles pour qui je vais dans ces murs, chaque jour.
elles font mes nuits, mes matins, mes soirs, elles rythment ma vie, mes cauchemars. elles boivent jusqu'à tard, trop tard dans la nuit, autour du feu, sans se plaindre, sans gémir, elles se rappellent des moments de confusion, des moments d'espoir, elles se rappellent là où d'autres ont préféré oublier, l'arrivée au bloc, la honte, la peur.
chacune d'elle est un soldat, et chaque jour est une guerre. se coucher, fatiguée, lasse, est leur victoire, ma fierté.
des idées sur les raisons de votre amnésie ? les rumeurs circulent dans le bloc, sans fondement, sans goût de réel. des regards meurtriers: "machine n'est pas amnésique, elle ment, elle sait des choses". on a dû en gérer de ses conneries ces derniers mois. chaque nouvelle est plus stupide que la précédente, elle s'imagine reine et en droit de demander. on ne sait rien; personne.
c'est atrocement frustrant, ne rien savoir. des autres, mais avant tout, de nous. alors, lentement, on se reconstruit, avec la crainte de ne plus être la même qu'avant, lentement, on essaie des choses nouvelles, on aime des choses, ds gens, d'autres pas, on se sent devenir quelqu'un, et chaque mois c'est la même: une nouvelle arrive, aussi désemparé que nous au sortir de cette putain de boîte, comme pour nous rappeler qu'en fin de compte, on est pas grand chose.
c'est comme avancer dans le noir, avec la ferme intuition qu'on avait la solution, avant, qu'on l'a sous les yeux, maintenant, mais qu'on est incapable de la voir, de l'effleurer, même du bout des doigts ou de l'esprit.
je ne sais pas pourquoi je suis amnésique. je le demanderais avant de tuer les Créateurs?

pseudo › soledad. prénom › manon la beautey, je vois la jalousie dans vos yeux. âge › l'âge stupide. région, pays › dans l'maze avec le conseil de grtr wsh.   fréquence de connexion › j'ai pas vie multicompte ? › écrire ici comment es-tu arrivé(e) sur grtr ? › C'EST L'AMOUR QUI NOUS Y A GUIDE WSH ton avis sur le forum ? › il est aussi bonnasse que les créatrices ew. scénario, pv, inventé ? › c'est pas ta maman qui a imaginé arte en tout cas.    big up ? › vous avez rythmé ma vie pendant des mois, je vous aime.

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<b><blocard></b> › arte caldwell